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THE horse of a lifetime!



J’ai souvent entendu ce terme dans ma vie : le cheval d’une vie… « the horse of a lifetime », c’est une expression à laquelle je n’adhère pas du tout, et ce, pour plusieurs raisons. Je vais tenter de vous expliquer clairement pourquoi. Ce n’est pas le fait d’avoir un cheval spécial dans sa vie, mais plutôt les barrières que cette expression apporte.

Tout d’abord, j’ai l’impression que les cavaliers ne font pas assez attention au caractère du cheval lors de l’achat. Comme le dit si bien Pat Parelli « pick your partner not your poison » ce qui veut dire : choisissez votre partenaire pas votre poison. Cette expression me tient particulièrement à cœur parce que c’est quelque chose que je vois très souvent. On achète un cheval pour sa beauté, pour ses capacités athlétiques ou encore parce qu’il a beaucoup de dressage… Une chose importante semble pourtant souvent mise de côté… Le tempérament du cheval et sa compatibilité avec le nôtre!



C’est pourtant LA chose la plus importante lors de l’achat d’un cheval et c’est souvent celle qui est mise de côté. Parce que le cheval peut bien être dressé à la perfection et être le meilleur cheval de sport au monde, si votre tempérament et le sien ne s’accordent pas, vous n’arriverez qu’à des frustrations! N’ayant pas la prétention de nous prendre pour Pat Parelli ou encore Frédéric Pignon, nous travaillons mieux avec certains types de caractère et moins bien avec d’autres. Moi-même, je sais parfaitement avec quels types de caractères je travaille moins bien, ces types me posent beaucoup plus de problèmes, car ils me demandent beaucoup plus d’efforts… Pourquoi? Parce qu’ils sont plus loin de ma propre personnalité et me demandent des actions qui sont moins naturelles pour moi et qui me demandent donc plus d’efforts et beaucoup plus de réflexions, je dois donc être attentive, car les réponses me viennent beaucoup moins spontanément.



L’entente n’est pourtant pas impossible, mais elle est moins instantanée, elle demande plus de travail et plus d’efforts… Je le sais, c’est ce qui s’est passé entre Mimi et moi. En plus d’être blasée de l’humain, Mimi avait une personnalité contraire à la mienne… Je l’aimais, je l’ai toujours aimé, mais l’harmonie a été longue à atteindre. Mais en quoi ceci a-t-il rapport avec la fameuse phrase « le cheval d’une vie »? Je crois que parfois les gens qui ne font pas attention au tempérament du cheval tombent par hasard sur un bon « match » de tempérament et tout semble alors naturel et facile, c’est l’entente parfaite… miracle « le cheval d’une vie ».



Ce qui m’amène à mon second point, tenter de recréer le fameux cheval dans un autre. Je crois, en effet, qu’une fois que ce cheval parfait est passé dans la vie de son cavalier, il tente alors de trouver le même cheval dans un autre… Ce qui est impossible, car chaque cheval est différent et chaque cheval demande d’être traité selon sa propre personnalité. On passe donc du cheval parfait à un nouveau cheval avec qui on doit recommencer à neuf et on tente de le travailler exactement comme l’autre… Et puis ça ne marche pas… Et puis le cheval commence à se frustrer… Et puis on commence à se frustrer… Et c’est la débandade! On entre alors dans la zone de conflit, le cheval est frustré d’être si peu comprit et si peu entendu et vous êtes frustré qu’il ne comprenne rien alors que votre cheval parfait comprenait tellement facilement.



Vous oubliez alors la chose la plus importante, ce n’est pas à votre cheval de faire un effort pour vous comprendre, c’est à vous! Comme chaque cheval est différent, chaque cheval à besoin de se faire expliquer les choses de la façon dont il pourra les comprendre. Si en plus vous avez une fois de plus choisi un cheval selon ses attraits et non pas selon sa compatibilité avec vous, il va falloir recommencer à travailler fort pour vous comprendre. C’est à vous de travailler pour trouver la façon dont vous pourrez vous entendre, une fois cela fait, vous pourrez enfin

commencer à progresser ensemble. N’oubliez jamais que chaque cheval a ses besoins et qu’il faut y répondre, c’est notre devoir!



Finalement la dernière raison que j’aimerais évoquer, c’est le fait qu’on se met nous même des barrières : « je ne pourrai jamais retrouver un autre cheval aussi parfait », « c’était un cheval unique, je ne pourrai jamais en retrouver un aussi bien », « quel cheval pourrait maintenant surpasser celui-là ». Si on se ferme déjà avant même de commencer à chercher, alors on est sûr et certain que ça ne pourra pas marcher, parce qu’on n’essayera même pas! On se dira que c’est fini, qu’on ne trouvera jamais mieux et qu’on a qu’à se contenter de cette relation médiocre… On arrête d’essayer! C’est perdu d’avance parce que les œillères sont déjà mises et elles

nous empêchent de découvrir tout ce que ce nouveau compagnon a de spécial à nous offrir, car oui l’ancien cheval était unique… Tout comme le nouveau! Et chacun aura quelque chose de spécial à nous offrir, il suffit de s’ouvrir et de lui laisser l’occasion de nous le démontrer. Bien sûr, on a eu une relation spéciale avec le dada précédent, ce qui ne nous empêche tout de même pas de créer une tout autre relation aussi spéciale avec le nouveau, elle sera différente, puisque ce n’est pas le même cheval, mais elle peut être tout aussi grande et tout aussi belle, elle sera simplement différente. Voilà pourquoi il faut laisser une chance à chaque cheval de nous montrer ce qu’il peut nous apporter de spécial.



Lorsque j’ai eu Mimi, ce n’était pas facile tous les jours, nous étions des personnalités assez contraires, et pourtant… Quelques années plus tard, j’avais une super jument avec qui je pouvais faire à peu près n’importe quoi, je craquais toujours devant sa petite bouille pleine de malice… Ce qu’elle m’a apporté c’est toute sa confiance, son courage et son exubérance (chose que j’ai dû apprendre à apprécier), une fois sur la même longueur d’onde, elle a été une merveilleuse professeure. J’ai compris que c’est elle qui allait m’enseigner et non le contraire! C’était ma première jument et elle sera toujours spéciale pour moi. J’aime pourtant Sonara comme une folle également, elle est tout le contraire de sa mère, ce qui fait qu’elle est beaucoup plus près de ma personnalité! Ça a donc été plus facile de se comprendre et pourtant… Étant deux grandes émotives pas très courageuses, il a bien fallu que j’apprenne à gérer mes émotions avant de pouvoir l’aider à gérer les siennes.



Sonara me donne tout ce qu’elle peut, une fois la confiance acquise, elle se laisse guider, mais a besoin de beaucoup de réconfort. Sensible, délicate et volontaire, voilà ce qu’est ma petite fleur, j’ai dû apprendre (et j’apprends encore et toujours) à contrôler mes émotions et mon énergie. J’ai élevé Nara moi-même, avec l’aide de sa maman Mimi, elle restera toujours mon bébé même si elle a aujourd’hui 9 ans… Elle a, elle aussi, une place toute spéciale dans mon cœur. Chaque cheval a su m’apporter quelque chose, elles m’ont toutes les deux demandé de travailler sur moi-même, même s’il m’a été plus facile de comprendre Sonara. Elles sont toutes les deux spéciales pour moi et je les aime toutes les deux, mais je crois que si Mimi avait été jeune (je l’ai eu à 18 ans, pleine d’expérience de vie) je m’en serais beaucoup moins bien sortie MDR. Sonara et Mimi étaient aux antipodes niveau caractère, je ne pouvais les travailler, ni les traiter de la même façon, j’ai dû apprendre à respecter leur caractère et leurs besoins, car bien que mère et fille, elles étaient uniques!



Peut-être que le cheval de ma vie n’est pas encore entré dans ma vie, me direz-vous, et que c’est pour cette raison que je tiens ce discourt… Mais j’aime Sonara et Mimi (loin des yeux pour toujours, mais toujours près de mon cœur) avec un amour inconditionnel, elles ont toujours été ce que j’avais de plus chère et m’ont apporté (et m’apporte encore) plus que je n’aurais su espérer et j’espère aimer ainsi, de la même façon, tous les chevaux qui entreront dans ma vie.

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